« La confiance en l’autre est brisée, tout comme la confiance en soi »
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Publié le : Dernière Mise à jour : 28.03.2019Par : S. B.Lecture : 2 min.
Pour Eric Sandlarz, la question de la souffrance psychique des personnes migrantes peine encore à être prise en compte par les pouvoirs publics, et ce, à toutes les étapes de l’accueil et de la demande d’asile.
Quels sont les parcours de vos patients ?Il y a eu les violences au pays qui les ont poussés à partir, et celles qui les ont démolis en chemin, notamment en Libye. Depuis quatre ou cinq ans, quasiment tous les jeunes qu’on reçoit sont passés par ce pays, ils y ont été torturés, violés… Des violences qui peuvent parfois se poursuivre en France. Au vu du temps que prend une prise en charge ne serait-ce qu’hôtelière, nous voyons beaucoup de mineurs non accompagnés qui sont à la rue très longtemps et sont alors très exposés. Je reçois beaucoup de jeunes filles qui ont été violées ici. Ce ne sont pas que des étrangers qu’on reçoit, ce sont des gens qui sont devenus étrangers à eux-mêmes, qui ont perdu toute confiance. La confiance en l’autre est brisée, tout comme la confiance en soi. C’est un lien qu’il s’agit de retisser. On doit reconnaître dans un premier temps que ces personnes sont victimes, qu’elles ont fait l’objet de sévices, et ensuite…
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