Publié le : Dernière Mise à jour : 08.03.2019Lecture : 2 min.
Je compte mes sous. Un euro par-ci, un euro par-là, dix euros, cent euros… L’Ehpad de mon mari coûte cher. Toute sa pension de retraite y passe, et une partie de la mienne aussi. Nous avions mis de l’argent de côté pour nos vieux jours, mais il ne reste plus grand-chose. La dépendance, ça coûte cher.Je compte mon temps. Une heure par-ci, une heure par-là, un jour, une semaine… Les années ont filé à toute vitesse. J’étais là pour mon frère, pour mes parents, pour mon fils, pour mon mari. J’ai donné mon temps sans compter. Maintenant, j’ai le temps, mais je n’ai plus la force. Je suis fatiguée.Je compte les changements de mon corps. Une ride par-ci, une ride par-là, mon dos qui se voûte, mon cœur qui s’emballe. Je vieillis, je m’affaiblis. Je me suis tant occupée de la santé des autres, et j’ai tant délaissé la mienne.Je compte, toujours. Je ne compte pour personne mais je compte pour tout.J’ai toujours pris soin des hommes de la maison. Mon frère, mon père, mon fils, mon mari. Je me suis occupée d’eux dans le handicap, l’enfance, la maladie, le deuil. Toujours.Je n’ai pas beaucoup travaillé. J’ai quitté l’école assez jeune, mes parents avaient besoin d’aide à la maison. Je suis passée…
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