Publié le : Dernière Mise à jour : 17.01.2019Par : Nathalie AuphantLecture : 6 min.
Des alertes n’ont eu de cesse d’être lancées par les acteurs du secteur, après une tribune du Monde des juges des enfants de Bobigny, le 5 novembre dernier, qui dénonçait des « mesures fictives ». Quelques semaines plus tard, c’est un collectif de professionnels de la protection de l’enfance de Seine-Saint-Denis qui témoigne des délais d’intervention trop longs et des familles abandonnées.
« CE N’EST PLUS POSSIBLE. Aujourd’hui, quand une mesure de protection est décidée, nous ne parvenons plus à protéger les enfants et nous en portons la responsabilité. Je ne peux plus me regarder dans le miroir. » Ces propos sont ceux de Nicole(1), éducatrice spécialisée à l’aide sociale à l’enfance (ASE) en milieu rural depuis 35 ans ; elle est en burn-out depuis neuf mois. Elle a tout essayé, comme de nombreux travailleurs sociaux, pour éviter l’usure ; elle est passée par différents services de l’ASE comme des postes de prévention, de suivi des placements ou encore l’accompagnement des jeunes majeurs. Mais la situation est la même dans tous les services. « Les délais sont trop longs et nous avons trop de dossiers à traiter. Nous avons ainsi…
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