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La dépendance face au tsunami

LES RÉSIDENTS DES ÉTABLISSEMENTS D’HÉBERGEMENT POUR PERSONNES ÂGÉES DÉPENDANTES (Ehpad) ne portent pas de gilets jaunes. Et pourtant ils veulent être entendus, et plus encore écoutés. L’association Les Petits Frères des pauvres leur en a donné l’occasion en allant recueillir le témoignage de 97 d’entre eux (voir page 6). Ce n’est pas un sondage, ce n’est pas représentatif, mais c’est néanmoins significatif. Plusieurs éléments ressortent de ces « auditions ». Le premier est que, pour la grande majorité des résidents, l’entrée en Ehpad n’a pas été un choix mais a été imposée faute d’alternative, faute de pouvoir rester à domicile ou faute d’une structure intermédiaire de type résidence senior.

La vie en Ehpad n’est pas un long fleuve tranquille. On s’y ennuie, le rythme de vie y est imposé par des règles plus ou moins comprises. On manque de liberté d’aller et venir – « c’est une prison ! », dit l’un d’eux. La prise en charge et les soins ne sont pas au meilleur niveau. Mais les résidents ne rejettent pas la faute sur les personnels. Ils savent qu’ils ne sont pas assez nombreux et ne peuvent donc pas accorder à chacun le temps nécessaire.

Pour parcellaires qu’ils soient, ces témoignages méritent d’être retenus. Au fond, ils rejoignent toutes les études macro-économiques et sociales qui mettent en question le modèle du « tout-Ehpad ». Ils rejoignent aussi les premières conclusions de la grande concertation, qui préconisent de réorganiser le système de prise en charge de la dépendance autour du maintien à domicile et le développement d’un parcours de santé ponctué d’étapes avant l’entrée en établissement, qui doit être le dernier recours. Cette unanimité est une véritable opportunité pour faire évoluer le système.

La fin de l’ehpadocentrisme doit être l’épicentre de la réforme de la dépendance. D’abord, parce que cela répond à une attente, ensuite, parce que c’est une évolution logique. Avec le vieillissement de la population, la dépendance n’est plus un couperet qui tombe d’un seul coup, c’est au contraire un long processus, une évolution. D’où l’importance d’adapter les réponses aux différentes étapes de ce parcours, du domicile à l’Ehpad.

Cette adaptation va impliquer de profonds bouleversements dans les habitudes, l’apparition de nouveaux métiers, l’apport de technologies de surveillance et d’assistance.

La dépendance est à la veille d’un tsunami réorganisationnel. Cela peut être source d’angoisse, mais aussi de passion.

Éditorial

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