Publié le : Dernière Mise à jour : 17.10.2018Par : Jonathan BlondeletLecture : 10 min.
Depuis 1998, l’association L’Ange bleu crée des groupes de paroles mettant face à face des pédophiles et des victimes. Une rencontre inattendue, dont l’objectif est d’éviter le premier passage à l’acte ou la récidive.
« J’AVAIS 8 ANS QUAND MON COUSIN ET MOI avons commencé à nous toucher. A 18 ans, je n’étais pas ouvert aux adultes, je ne pouvais pas avoir de relations normales avec quelqu’un de mon âge et j’avais envie de jouer avec des plus petits. J’ai entrepris de faire de la guitare pour me réfugier dans ma bulle et je suis devenu professionnel pour me protéger de cette différence, pour que l’on ne me demande pas de justifier cet isolement. » Si Laurent(1) est venu se confesser dans un groupe de paroles, ce samedi après-midi, c’est parce qu’il a peur de franchir le Rubicon. En plein naufrage émotionnel, il cherche le moyen de ne pas se laisser déborder par ses pulsions. Les profils de ses pairs, réunis autour de la table, ont de quoi surprendre. L’assemblée se compose d’une petite dizaine de personnes, des pédophiles et des victimes, qui écoutent les récits de chacun en lui prêtant une oreille attentive. D’origines et de classes sociales…
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