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Le tourbillon de la vie

On n’aurait peut-être pas dû partir en vacances et vous priver de votre magazine préféré pendant presque un mois, car il s’en est passé des choses pendant notre absence et peut-être la vôtre…

Entre les différentes lois définitivement votées – « avenir professionnel », comportant des mesures spécifiques pour les entreprises d’insertion, « société de confiance », introduisant le baluchonnage qui permet aux aidants familiaux de souffler un peu, « immigration et asile » –, le Parlement n’a pas chômé, contrairement à ce que les gesticulations autour de l’affaire « Benalla » – du nom de ce conseiller élyséen qui est allé faire le coup de poing lors d’une manifestation du 1er mai – peuvent laisser penser. Si l’on ajoute à cela la publication de plusieurs décrets, notamment sur l’infirmier en pratique avancée et d’autres textes de moindre importance, l’été a été chaud dans tous les sens du terme dans les allées du pouvoir. Si vous avez raté quelques-uns de ces épisodes de la vie sociale, pas de panique. Nos pages « Actualités » vous proposent une sorte de session de rattrapage.

Au-delà, cette intense activité estivale pose la question de l’accélération du temps. Elle semble loin, la période où le pays était à l’arrêt, en stand by, entre le 1er juillet et le 31 août. Tout se passe comme s’il était devenu socialement, économiquement et politiquement interdit de faire une pause pour mieux réfléchir à l’action. A part pour les écoliers et les lycéens, le concept de « rentrée » n’a plus grand sens puisqu’on ne sort plus vraiment.

Il est devenu impossible – Internet et smartphones aidant – de se déconnecter, même si une loi donne ce droit à chacun. Et les politiques sont pris à leur tour dans ce tourbillon. Il leur est désormais impossible d’avoir l’air de prendre du bon temps aux frais de la princesse, qui n’est autre que le contribuable. Reclus au fort de Brégançon pendant dix-huit jours, le Président a bien pris la peine de faire savoir qu’il travaillait dans ce palais varois de la République.

L’autre raison de cet activisme est le raccourcissement des mandats. Nourrie au robinet de l’info en continu et des réseaux sociaux, l’opinion attend des résultats qui ne viennent jamais assez vite à ses yeux. Avec un mandat réduit à cinq ans, le Président est engagé dans une course contre la montre. Chaque jour et chaque semaine perdus sont autant de chances en moins de pouvoir présenter, le moment venu, un bilan positif. Alors on n’arrête plus de Légiférer, d’Ordonner, de Décréter, de Circuler pour montrer qu’on agit.

Emmanuel Macron échappe d’autant moins à cette frénésie qu’il a l’ambition de mener à terme une grande transformation économique, politique et sociale du pays et que le temps qui s’écoule comme dans un sablier est finalement son plus grand adversaire.

Aux dernières nouvelles, son objectif serait que son projet de mutation du pays soit achevé l’année prochaine, de manière à ce que ses effets soient perceptibles par l’opinion à l’échéance de son mandat. Il veut, en quelque sorte, éviter le syndrome de son prédécesseur, qui n’a jamais bénéficié de l’inversion de la courbe du chômage, faute de perception par l’opinion.

Voila pourquoi le tourbillon de la vie, comme le chantait Jeanne Moreau, n’est pas près de s’arrêter dans les prochains mois. Mais, à la sauce Macron, ce tourbillon va peut-être obliger les observateurs que nous sommes à ne plus s’arrêter non plus…

Éditorial

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