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L’ubérisation de la dépendance

Les hasards du calendrier, qui font se télescoper les actualités, ont parfois du bon en ce qu’ils mettent en perspective des situations aberrantes.

Ainsi, nous avions programmé depuis quelques semaines ce dossier sur les accueillants familiaux (voir p. 18) qui révèle que ces professionnels de l’accueil des personnes handicapées et/ou dépendantes sont marginalisés et ignorés des autorités, tant nationales que locales, alors qu’ils ont un statut parfaitement légal et reconnu.

En début de semaine – mardi 19 juin exactement –, Dominique Gillot, présidente du Conseil national consultatif des personnes handicapées, a remis un rapport à trois ministres du gouvernement qui – après d’autres – tire la sonnette d’alarme sur le sort des aidants familiaux, isolés et écrasés par la charge que représente l’assistance à leur proche en difficulté. Elle réclame, pour ces aidants à bout de souffle, un véritable statut.

Pourquoi pas ? Mais il faut être conscient que même aidés et « statufiés », les aidants ne suffiront pas à relever le défi de la dépendance, à pouvoir assumer le tsunami des personnes dépendantes qui va déferler dans les prochaines années. D’où le télescopage avec notre dossier sur les accueillants.

Ceux-ci peuvent ou pourraient constituer un véritable relais ou complément aux aidants familiaux.

Opposer les uns aux autres relève d’une idéologie dépassée. Les aidants seraient des « gentils » parce qu’ils se dévouent bénévolement à leur proche et les accueillants seraient des « méchants » parce qu’ils vivent de ce qu’il faut bien appeler un « service » ou un « métier ».

Or, la professionnalisation des métiers de la dépendance est la clé de l’avenir. On ne pourra pas constituer une vraie filière et des parcours de prise en charge sans professionnaliser toute la chaîne, de l’assistance à l’établissement.

De nouveaux métiers et de nouvelles pratiques vont apparaître. Les aidants souffrent principalement d’être, en quelque sorte, assignés à résidence parce qu’ils ne peuvent pas s’éloigner quelques heures par jour, quelques semaines par an.

Pourquoi ne pas développer – cela existe déjà – des services d’accueil familial organisés autour d’une plateforme ? Cette ubérisation, par la mise en relation entre une offre et une demande, est une des pistes d’avenir parce qu’elle est un potentiel gisement d’emplois. De nombreuses personnes, notamment des jeunes et des étudiants qui font du babysitting, trouveraient ainsi un relais de croissance d’activité en faisant du mamie ou du papysitting…

Au-delà, l’accueil familial doit devenir une véritable pièce du puzzle de la prise en charge de la dépendance.

La création du risque dépendance, confirmée par Emmanuel Macron pour 2019, ne doit pas être attendue comme une manne céleste de plusieurs milliards d’euros tombant sur les structures actuelles pour les consolider mais comme une opportunité à réformer, moderniser et optimiser la prise en charge des personnes âgées dont les enjeux d’avenir sont considérables.

À nos lecteurs

Pour des raisons indépendantes de notre volonté, il ne nous est pas possible de publier le supplément juridique du mois de juin. Il sera édité dès que possible. Nous vous prions de nous excuser pour ce retard.

Éditorial

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