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L’ehpadocentrisme n’est pas de mise

Le vieillissement de la population est une question de société et un enjeu de politique publique parmi les plus importants à affronter.

L’espérance de vie – même si son rythme de croissance ralentit – continue de progresser. Ainsi, dans la vie, on est jeune de plus en plus vieux au sens où l’âge d’entrée en dépendance est de plus en plus tardif.

Mais lorsque le couperet tombe – il finit toujours par tomber –, le coup est plus rude. Tous les spécialistes s’accordent pour affirmer que le niveau de gravité des pathologies géronto-psychiatriques ne cesse lui aussi de progresser.

Avec ces patients lourds, les EHPAD ne sont plus, loin s’en faut, de paisibles maisons de retraite permettant à nos anciens de vivre un tranquille et serein 3e âge.

Dans ces conditions, on peut s’interroger sur leur statut et son adaptation à la réalité. En d’autres termes, les EHPAD doivent-ils rester des établissements médico-sociaux ou devenir des établissements de santé, c’est-à-dire des hôpitaux spécialisés dans le vieillissement, comme il y a des hôpitaux spécialisés en psychiatrie ?

La médicalisation des EHPAD est un impératif, mais la réponse actuelle avec les médecins coordonnateurs n’est pas satisfaisante. Notre dossier « management » démontre que si les médecins coordonnateurs sont indispensables, leur statut, leur formation, leur place dans le système ne répondent pas aux exigences d’une médicalisation de très haut niveau. La moitié des médecins coordonnateurs sont à mi-temps et se partagent entre plusieurs établissements, tandis que la moitié de ceux-ci n’ont jamais vu un médecin coordonnateur de près. On se croirait dans un sketch de Thierry Le Luron des années 1960 où il raconte que la moitié des Français attend le téléphone et l’autre attend… la tonalité.

Alors que la silver économie – le grand business des 4e et 5e âges – explose, il est temps de faire une pause et poser les bonnes questions avant qu’il ne soit trop tard :

– Est-il nécessaire de construire à tour de bras des EHPAD à moitié médicalisés comme on a construit des hôpitaux généraux dans les années 1960 et 1970, avant de s’apercevoir que le parc est surdimensionné ?

– N’est-il pas temps, au contraire, de réfléchir à la notion de réseau de prise en charge évolutive en fonction de la progression de l’état de la personne, afin d’éviter les ruptures brutales entre le domicile et l’hébergement ?

– N’est-il pas temps de développer les outils technologiques permettant un meilleur suivi des indicateurs de santé et de surveillance à domicile ?

Le secteur social et médico-social est en train de commettre la même erreur que le secteur sanitaire qui, au tournant des années 1970-1980, a sombré dans l’hospitalocentrisme dont on a toutes les peines du monde à sortir, comme en témoignent les vaines tentatives du précédent gouvernement et de l’actuel.

Non, décidément, l’ehpadocentrisme n’est pas de mise…

Éditorial

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