Publié le : Dernière Mise à jour : 04.09.2017Par : Clémence DellangnolLecture : 1 min.
Les frères de Claire n’ont perçu sa différence que vers l’âge de ses 5 ans, lorsque, à la suite d’un changement d’école, la fratrie fut accueillie par un nouveau champ lexical : « gogole, débile, tarée… » Jusque-là, les mains amputées d’un doigt de trop et les facéties chromosomiques de la fillette s’étaient « fait une place » dans la petite école communale bretonne. Effrayé, le petit frère de Claire se plaignit à leur mère. « Mais non, ils ne se moquent pas », répliqua cette dernière. Silence « digne et sage » d’une mère résolue à « braquer son cœur » sur sa fille et à lui « fabriquer une intelligence ». Dans ce récit à la première personne d’une enfance extraordinaire, c’est le petit frère, Damien Luce, qui prête sa plume à sa sœur Claire, « mêlant leurs deux consciences », les souvenirs et les digressions philosophiques. Mère déterminée, père aimant, année après année, les parents de Claire lui « enseignent à vivre avec le monde ». Qu’importe l’inversion péricentrique du chromosome 7, le pronostic létal du pédiatre ou la mauvaise volonté des enseignants, leur fille ira à l’école, au cours de théâtre, au catéchisme, jusqu’à décrocher un certificat d’aptitude professionnelle. Mais…
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