Publié le : Dernière Mise à jour : 28.08.2017Par : Eléonore VariniLecture : 11 min.
Argos, à Strasbourg, est l’une des deux salles de consommation à moindre risque pour toxicomanes autorisées en France à titre expérimental. Notre reportage, six mois après son ouverture.
Toute la matinée, Michael(1) a fait la manche devant une boulangerie. Avec l’argent qu’il a obtenu, il a pu s’acheter deux doses, l’une de cocaïne, l’autre d’héroïne, auprès de son dealer habituel. Il est 13 heures, en ce mercredi de mars, et il longe les quais de l’Ill, son chiot à ses côtés, pour se rendre dans l’enceinte de l’hôpital civil de Strasbourg. Une fois qu’il sera arrivé à destination, il consommera la drogue. Dans un lieu dédié, propre et sécurisé, où il pourra accéder à des soins si nécessaire : la salle de consommation à moindre risque (SCMR) Argos(2).« Quand on m’a parlé de cet endroit, j’ai trouvé que c’était bizarre qu’on me permette de me piquer en présence d’éducateurs et d’infirmiers. J’ai d’abord pensé à un piège mis en place par la police, jusqu’à ce qu’un ami, qui a vécu en Espagne et qui connaissait le principe, me rassure. Je suis venu et je ne suis pas déçu », explique Michael, qui affirme vouloir prochainement entamer une cure de…
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