Publié le : Dernière Mise à jour : 12.09.2017Par : Christophe Daadouch, Nicolas SalléeLecture : 4 min.
Nicolas Sallée, professeur de sociologie à l’université de Montréal, et Christophe Daadouch, juriste et formateur, proposent de remplacer l’expression essentialisante de « mineur délinquant » par « mineur en situation de délinquance ». Une affaire de mots, mais pas que…
« Cela fait aujourd’hui 72 ans qu’a été adoptée l’ordonnance du 2 février 1945 régissant le droit pénal des mineurs. A l’occasion de cet anniversaire, lançons l’idée d’une modeste réforme. Modeste car on sait ce qu’il est advenu de la fameuse refonte tant annoncée et espérée(1)… Une simple réforme des mots à défaut de modifications du fond : proposons de prohiber désormais toute utilisation dans les textes, mais aussi dans les discours des professionnels, et peut-être un jour des hommes et des femmes politiques, des termes accolés de “mineur” et de “délinquant”.Cette proposition ne ferait certainement pas honte aux fondateurs du texte de 1945. S’ils avaient décidé de dire de cette ordonnance qu’elle serait “relative à l’enfance délinquante”, c’était dans l’esprit bienveillant et paternaliste que traduisait aussitôt son propos préliminaire : “La France n’est pas assez riche d’enfants…
La suite est réservée aux abonnés
Accédez en illimité à nos contenus et à nos newsletters thématiques