Publié le : Dernière Mise à jour : 26.09.2017Lecture : 3 min.
Julien Damon. Professeur associé à Sciences-Po.
L’action sociale et, plus largement, la protection sociale sont convoquées afin de participer à la prévention et au traitement de la radicalisation. Pour saisir ce phénomène, une voie consiste à passer par les sciences sociales rigoureuses. Si la sociologie a été décriée, au plus haut niveau de l’Etat, pour verser dans la « culture de l’excuse » (c’est-à-dire dans l’explication principale par le social), une partie de la sociologie mérite bien le détour. Et c’est bien de détour qu’il s’agit. Plutôt que d’entrer directement dans les tragiques événements récents, le sociologue Gérald Bronner (La pensée extrême, éd. PUF, 2015) passe par l’analyse d’un phénomène idéologique plus large que le terrorisme islamiste. Spécialiste des questions de croyance, de crédulité et d’automatisme de notre cerveau, il traite méthodiquement de ce qu’il baptise la « pensée extrême ». Avec toute la méticulosité et la prudence attendues d’un chercheur, il étudie un ensemble de pensées radicales (celles de la secte japonaise Aum, de la Scientologie ou d’Al-Qaïda) qui aboutissent, comme en témoigne le sous-titre de…
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