Publié le : Dernière Mise à jour : 02.08.2017Par : Caroline HelfterLecture : 1 min.
Entendre signifie « ouïr », pas forcément « comprendre ». Mais le malentendu – culturellement entretenu – entre entendre et comprendre contribue à dénier aux sourds leur faculté d’entendement. Comme si, en dehors du son, il n’y avait pas de possibilité langagière. Or, « bien que ne percevant pas les fréquences conversationnelles des langues sonores », les sujets sourds « n’en demeurent pas moins entendants avec les yeux et susceptibles donc de s’exprimer très tôt avec leurs mains dans une véritable langue », développe André Meynard. Aussi le psychanalyste s’insurge-t-il contre le dépistage de la surdité permanente néonatale (SPN), imposé depuis 2012 au deuxième jour après la naissance, pour « sonoriser » le plus tôt possible celui qui sera dit « malade » de la parole et du langage. Cet « abord technoscientiste » de la surdité – qui fait le plus grand profit des experts en acoustique – contribue à perpétuer la disqualification de la langue des signes française (LSF). Interdite d’enseignement jusqu’en 1991, celle-ci est pourtant reconnue, depuis 2005, comme langue à part entière de la République. Précisément, c’est sa connaissance de la LSF et son expérience clinique auprès de locuteurs…
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