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Label « médiation d’espaces publics » : premiers retours d’expériences

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Quinze mois après le lancement officiel de la démarche de labellisation « médiation d’espaces publics », le Réseau des villes correspondants de nuit et de la médiation sociale a, le 18 février, présenté un bilan d’étape des expériences engagées et de leurs enseignements. Six villes et agglomérations – Saint-Quentin (Aisne), Le Teil (Ardèche), Montargis (Loiret), Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Saint-Denis et Pantin (Seine-Saint-Denis) – devraient d’ici à quelques semaines recevoir la convention leur conférant le label, au regard du référentiel conçu par le réseau, en collaboration avec l’AFNOR, avec le soutien et le financement du Comité interministériel de prévention la délinquance. Une quinzaine d’autres se sont par ailleurs lancées dans la démarche. Mais, pour Jean-Yves Gérard, président du Réseau des villes correspondants de nuit et de la médiation sociale, l’intérêt de cette dernière ne réside pas dans l’évaluation, mais dans l’outil qu’elle représente pour proposer des réponses coordonnées, à partir du contexte d’intervention du service de médiation sociale dédié à la tranquillité de l’espace public. « Le référentiel définit un processus pour progresser en matière d’organisation, de lisibilité, de professionnalisation et d’efficacité, explique-t-il. L’idée est de rassembler les maîtres d’ouvrage sur des standards les plus partagés possible, et nous avons été surpris par la qualité des dossiers. Ils montrent de nouvelles voies pour prendre des décisions stratégiques sur un territoire, avec des perspectives à court, moyen et long terme, ce qui est fondamental et n’était pas gagné car les villes candidates ont des moyens différents. »

Les cinq « fonctions » du référentiel portent sur le contexte (dont les politiques mises en œuvre par la ville et par l’Etat), la gestion des ressources humaines, la « production » – « Que fait le service de médiation ? Cela dépasse la simple question de l’apaisement des conflits et va jusqu’au projet partagé », illustre Jean-Yves Gérard –, l’évaluation de l’utilité sociale et les partenariats. « Certaines villes ont choisi de prendre du temps pour finaliser leur plan de progrès, en allant au-delà du référentiel. Par exemple, en matière d’emploi, en intégrant l’appropriation du cadre partenarial et déontologique [qui pose notamment le respect de l’anonymat] dans l’accueil des candidats », ajoute le président du réseau.

Autre intérêt : dépasser la « catégorisation juridique » de l’espace public pour construire un ensemble de réponses aux problématiques posées dans cet espace, précise Jean-Yves Gérard, citant « la souffrance psychique, les problématiques de jeunesse, les réponses sociales… » Pour cette raison, le référentiel « tient compte du travail avec la prévention spécialisée », le rapprochement entre cette mission de l’aide sociale à l’enfance et la médiation sociale, dans le respect de la compétence de chacun, faisant par ailleurs l’objet de partenariats entre réseaux. Le label devrait être accompagné de la création d’une « coopérative de compétences » visant à partager les bonnes pratiques. L’enjeu est aussi économique, puisque, dans cette perspective de projets partenariaux, différents types d’acteurs seraient invités à financer le service. « Cela pourrait être le cas de ceux qui bénéficient d’une manière ou d’une autre du travail de la médiation sociale, comme les assurances, même si cet apport resterait de toute évidence très marginal », défend Jean-Yves Gérard.

Pour le président du Réseau des villes correspondants de nuit et de la médiation sociale, cette « voie de progrès », qui concerne un pan de la médiation sociale, a vocation à s’articuler avec les réflexions menées sur le métier dans son ensemble. Depuis juin dernier en effet, France médiation, le Commissariat général à l’égalité des territoires et le Comité interministériel à la prévention de la délinquance ont, en partenariat avec l’AFNOR et avec les réseaux concernés, initié un projet de création de « norme expérimentale “métier de la médiation sociale” », afin de définir le cadre commun du métier à l’échelle nationale et de favoriser sa reconnaissance et sa professionnalisation(1). Ces travaux pourraient être bouclés à la fin de l’année.

Notes

(1) Des journées régionales d’information et d’échanges sur ce projet sont actuellement organisées par France médiation, la Fédération des associations de médiation sociale et culturelle d’Ile-de-France, la Fondation FACE et l’Union nationale des PIMMS – Renseignements sur www.francemediation.fr.

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