« Les grands clochards sont d’abord des malades du lien »
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Publié le : Dernière Mise à jour : 17.09.2017Par : Jérôme VachonLecture : 6 min.
Travailler avec de « grands SDF » n’est pas toujours facile. L’odeur et la saleté qu’ils véhiculent peuvent être difficiles à supporter. Mais comment expliquer la persistance de cette incurie dès lors que des dispositifs sanitaires existent dans des lieux d’accueil ? Dans sa thèse de doctorat, le psychologue clinicien Franck Mathieu a développé la notion de « manteau cloacal ».
Comment avez-vous été amené à vous intéresser aux sans-abri ?C’est d’abord le fruit des circonstances, cette question ayant fait l’objet d’un certain nombre de recherches à Lyon, où je réside. Mais il y avait aussi de ma part un intérêt personnel. On ne choisit jamais un objet de recherche par hasard. J’ai ainsi travaillé au sein d’accueils de jour, de centres d’hébergement et de réinsertion sociale, au SAMU social de Lyon et dans une structure interface pour les SDF à l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu…Pour décrire la situation très dégradée de certains SDF, vous parlez d’« incurie ». Pourquoi ce terme ?L’incurie, c’est le défaut ou l’absence de soins. Concrètement, ce sont les mauvaises odeurs, la saleté, l’accumulation de vêtements même en été, les sacs en plastique que…
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