Publié le : Dernière Mise à jour : 26.07.2017Par : Clémence DellangnolLecture : 1 min.
A Forbin, il y a des bruits de clés, des flux d’hommes qui se croisent dans les couloirs, des tickets pour les repas, des altercations dont on ne sait pas toujours comment elles ont commencé, et des haut-parleurs qui débitent des consignes – beaucoup de consignes. Forbin, c’est un dédale vertigineux d’escaliers, d’étages, de couloirs et de chambres numérotées. Les nouveaux s’y perdent. Les anciens s’y ennuient. Et les relations entre hébergés y semblent réduites au strict minimum : échange de briquet, bouteille d’alcool partagée en cachette, plaisanteries sur le programme télé – et parfois, violence. Pourtant, chaque soir, ils sont 300 à y revenir. Trois cents hommes, accueillis au centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) Forbin de la Fondation Saint-Jean-de-Dieu, à Marseille, faute de disposer d’un autre endroit où dormir. Deux hivers de suite, presque tous les jours, les réalisateurs Emmanuel Gras et Aline Dalbis ont partagé l’errance et filmé le quotidien des hébergés, pour donner naissance au documentaire 300 hommes. Le poids de l’inertie dans cette activité incessante. La brutalité de l’isolement dans cette collectivité écrasante. « Nous avons choisi de tourner à…
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