« Les conditions dans lesquelles les jeunes vivent leur adolescence sont déterminantes pour la démocratie »
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Publié le : Dernière Mise à jour : 17.08.2017Par : Jérôme VachonLecture : 6 min.
Quelques semaines avant les attentats de janvier, la psychosociologue Joëlle Bordet publiait avec le psychanalyste Philippe Gutton un ouvrage dans lequel ils s’interrogeaient sur l’accueil des jeunes des quartiers populaires. Une réflexion collective qui éclaire les débats sur la radicalisation des jeunes des cités et qui rappelle le rôle essentiel de la prévention spécialisée.
Votre livre est paru en octobre. Avec le recul, vous paraît-il prémonitoire par rapport aux attentats de janvier ?Pas en ce qui concerne le risque de radicalisation, mais certainement pour ce qui touche à la difficulté d’accueillir la jeunesse des quartiers populaires. Sachant qu’il existe entre ces deux questions une marge considérable. D’ailleurs, ceux qui ont commis ces attentats ont très peu vécu dans les quartiers. On les assimile aux jeunes des cités parce qu’ils sont d’origine maghrébine, mais leurs parcours sont atypiques. Je crois beaucoup plus, en ce qui les concerne, à l’influence de la prison, à l’absence de perspectives, à la déconsidération de soi… Ce qui fait que l’on devient à un moment donné la proie des héroïsmes les plus fous. Bien entendu, cela ne…
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