Publié le : Dernière Mise à jour : 09.09.2017Par : Clémence DellangnolLecture : 1 min.
Rester debout toute la journée, pour être payé à la fin du mois. Tel est le lot des immigrés africains en France, embauchés à tour de bras comme vigiles depuis des générations, en vertu d’un préjugé chromatique persistant : « Les noirs sont costauds, les noirs sont grands, les noirs sont forts, les noirs sont obéissants, les noirs font peur. » Dès les premières pages, le ton de Debout-payé est donné : caustique, le premier roman de l’Ivoirien Gauz – de son vrai nom Armand Patrick Gbaka-Brédé – n’épargne personne, pas plus la société française que la communauté africaine. D’abord, parce que le métier de vigile constitue un formidable poste d’observation du monde contemporain. Invisible dans son costume passe-partout, le vigile n’a d’autre occupation, pour tromper « ennui, sentiment d’inutilité et de gâchis », que d’observer la société de consommation et ses adeptes, vendeuses peroxydées, émirs ventripotents et nounous africaines flanquées de blondinets angéliques. Mais à travers trois générations de « zagolis » – du nom d’un gardien de but ivoirien, lui aussi payé à rester debout pour regarder jouer les autres –, c’est aussi toute l’histoire de la diaspora africaine que retrace Gauz,…
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