Publié le : Dernière Mise à jour : 04.08.2017Par : Elsa MaudetLecture : 1 min.
« Quand vous refermerez ce livre, monsieur, je serai mort à vingt-quatre ans. » Voilà le ton donné. L’écrivain Jean Vautrin s’est mis dans la peau d’un jeune Gitan pour écrire Gipsy Blues. Au fil de sept carnets Moleskine, rédigés dans un français rythmé de termes manouches, Cornelius Runkele retrace sa courte vie de Tsigane, méprisé, honni. Sept carnets qu’il a pris soin de déposer sur le rebord d’une fenêtre, afin de laisser au monde une trace de son existence.Pourtant « bon candidat au bonheur », Cornelius est « né dans le mauvais camp ». Sa mère accouche dans une roulotte, puis rend son dernier souffle quand le petit Cornelius pousse son premier cri, elle qui, du haut de ses 16 ans, était « trop jeune pour [le] mettre au monde ». Il ne connaît pas son père. Surtout, il découvre bien vite haine et rejet : « Les gadjé nous ont toujours traités comme des étrangers. » Enseignants, surveillants, infirmières… à l’école, aux yeux de tous, les Tsiganes ne sont que des « zasociaux », des « zinadaptés ». En ville, ils sont parqués « dans un coin, au rebut », « relégués autour d’un maigre point d’eau, aux limites d’un monde éclairé, à un jet de salive de l’autoroute ».En grandissant, colère…
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