« La question de la fraude sociale émerge en lien avec des transformations structurelles de l’Etat-providence »
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Publié le : Dernière Mise à jour : 03.08.2017Par : Vincent DuboisLecture : 6 min.
En appelant récemment à un contrôle accru des demandeurs d’emploi, le ministre du Travail, François Rebsamen, s’est attiré de vives critiques. Reste que cette question est loin d’être nouvelle. Inscrite depuis les années 1990 à l’agenda politique, elle est l’un des angles d’attaque de l’Etat-providence, analyse Vincent Dubois, sociologue et politiste.
Le ministre du Travail a provoqué un tollé en annonçant son intention de renforcer le contrôle des demandeurs d’emploi(1). Faut-il y voir le retour de l’éternelle figure du « pauvre paresseux » ?La suspicion à l’égard de ceux qu’on appelait les « pauvres valides » au XIXe siècle resurgit périodiquement, mais elle s’était progressivement estompée avec le déploiement progressif de l’Etat-providence, surtout après la Seconde Guerre mondiale dans un contexte économique clément. Alors que le chômage atteint des niveaux record, certains responsables sont tentés d’imputer une part de la responsabilité du chômage aux chômeurs eux-mêmes. Comme si l’augmentation du chômage était moins le résultat de problèmes macro-économiques et structurels que de l’agrégation des comportements individuels de chômeurs…
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