Publié le : Dernière Mise à jour : 15.09.2017Par : Eléonore VariniLecture : 1 min.
« Qu’est-ce que tu veux savoir, mon fils ? », demande Abdesslem. Si la mémoire de cet octogénaire lui joue parfois des tours, il y a des choses qu’il n’oublie pas. Allongé sur le lit de la chambre n° 13 de la résidence Adoma de Dreux (Eure-et-Loir), il est prêt à les raconter à Alain Bujak. Entre 2008 et 2009, ce photographe a immortalisé la vie quotidienne des chibanis (« vieux », en arabe) de la résidence sociale. Il y rencontre Abdesslem, un ancien tirailleur marocain qui lui confie des bribes de son destin. Une fois le reportage achevé, reste l’envie de revoir cet homme afin que son histoire ne tombe pas dans l’oubli. Alors ils se retrouvent, souvent le matin devant un café, et passent de longues heures à échanger. Pêle-mêle, Abdesslem évoque la dernière guerre, la campagne d’Italie, l’Indochine mais aussi l’injustice d’une vieillesse miséreuse. De cette rencontre, Alain Bujak a tiré un témoignage intime, fait de va-et-vient entre le passé et le présent, auquel le dessinateur Piero Macola apporte son trait délicat. La bande dessinée Le tirailleur propose ainsi des images d’une vie morne, à Dreux, où, loin de sa femme et de ses petits-enfants, Abdesslem s’ennuie et attend, avec…
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