« La crise de la sécurité sociale est d’abord politique, et non budgétaire »
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Publié le : Dernière Mise à jour : 13.08.2017Par : Colette BecLecture : 6 min.
Voilà des décennies que nos dirigeants s’acharnent, sans succès, à combler le trou de la sécurité sociale. Mais le problème, affirme la sociologue Colette Bec, c’est la perte de sens du projet politique qui sous-tendait sa création en 1945. Dans un ouvrage, elle retrace l’histoire des dérives de la « sécu » et appelle à la refonder sur la base d’une solidarité réelle.
Comment jugez-vous la situation actuelle de la sécurité sociale ?Elle n’est pas catastrophique, comme le prétendent certains, mais n’en demeure pas moins préoccupante. Pas seulement à cause de son déficit mais parce qu’il existe un risque majeur de voir se produire une scission entre, d’une part, une protection sociale forte pour ceux qui bénéficient d’un statut et, d’autre part, un continent assistantiel à la dérive chargé de recueillir tous les autres.Ces dérives étaient en germe, dites-vous, dès 1945…A l’époque, les pères fondateurs, comme Pierre Laroque, concevaient la sécurité sociale comme une institution centrale dans une société juste et solidaire. Ils visaient deux objectifs : instaurer une protection contre les risques et assurer une redistribution afin de lutter contre…
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