« Il faudrait changer le regard de la société sur les sortants de prison »
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Publié le : Dernière Mise à jour : 02.01.2018Par : Véronique Le GoaziouLecture : 6 min.
Le projet de loi de prévention de la récidive, qui devrait être discuté en avril prochain, entend promouvoir les libérations conditionnelles. Mais comment prendre en charge les ex-détenus ? La sociologue Véronique Le Goaziou a enquêté au sein d’une importante association spécialisée dans l’accueil des sortants de prison. Elle analyse les conditions d’une réinsertion réussie.
Pour les anciens détenus que vous avez rencontrés, que signifie « se réinsérer » ?Avant tout, c’est avoir des ressources, un logement et, si possible, un travail. C’est cette progression sociale qui, quelle que soit la façon dont elle se présente, leur permet de manifester les capacités morales dont ils pouvaient se croire dépourvus. C’est l’un des grands enseignements de cette enquête, qui contredit les idées reçues sur les ex-détenus qui ne s’en sortiraient pas faute des qualités psychologiques ou morales nécessaires. En réalité, c’est le contraire. On ne peut pas demander à quelqu’un de se projeter dans l’avenir si le présent n’est pas affermi par les éléments rudimentaires de la puissance sociale que sont le logement, le travail et l’argent. On pourra toujours trouver…
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