« Le silence qui pèse sur l’histoire de la colonisation empoisonne la vie des jeunes de banlieues »
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Publié le : Dernière Mise à jour : 09.09.2017Par : Malika MansouriLecture : 6 min.
Les émeutes de 2005 dans les banlieues ont été analysées à travers le prisme de la sociologie, de l’économie et de la politique. Mais leur dimension subjective a peu été explorée. Pour Malika Mansouri, psychologue, qui a enquêté auprès de jeunes en Seine-Saint-Denis, cette révolte se nourrit aussi des échos inconscients des traumatismes d’une histoire coloniale toujours refoulée.
Pourquoi cette recherche est-elle née des « émeutes » de l’automne 2005 en France ?Je me trouvais à l’époque en Algérie et ces événements ont fait irruption par le prisme de la télévision. Je ne pensais pas me lancer dans une telle recherche, mais j’ai éprouvé la nécessité de participer au discours collectif en faisant entendre d’autres voix, celles des jeunes. Je voulais comprendre le pourquoi de leur colère. Or quelque chose manquait dans les explications données jusque-là. On ne parlait pas de la dimension subjective des événements. Les études sociologiques, aussi bonnes soient-elles, ne suffisaient pas pour comprendre les motivations intimes de cette jeunesse, ce qui pouvait la propulser dans des actes apparemment incompréhensibles : brûler des voitures, des autobus,…
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