Publié le : Dernière Mise à jour : 04.08.2017Par : C. D.Lecture : 2 min.
Consonne occlusive, le P « se caractérise par un silence pendant le temps où les lèvres sont maintenues fermées, suivi d’une explosion brève ». « Supposé se situer sur l’arc-en-ciel entre le bleu et le violet », l’indigo n’existe pas dans le spectre des couleurs visibles. Depuis qu’il est tombé à la rue, Pascal se vit comme une consonne indigo. Transparent. Inaudible. Alors qu’il s’assied au milieu de la foule, les regards glissent sur lui, les passants dévient légèrement leur trajectoire, contournent l’obstacle sans même le regarder. On ne lui adresse la parole « que pour faire et refaire le bilan de [sa] situation, beaucoup des travailleurs sociaux ne supposant y parvenir qu’à l’éternelle condition de repartir de zéro », le condamnant à « l’autofiction ». Cette vie de la rue, ce basculement « dans un état de cloisonnement où nul n’est plus en mesure de vous entendre », Pascal voulait en faire « un roman gros et vrai comme un dictionnaire ». L’ouvrage, écrit sous pseudonyme par un bénévole des Restos du cœur, est plus mince mais tout aussi riche. Pascal n’y témoigne qu’à peine de son quotidien, de la débrouille ou des amitiés qui commencent par le prêt d’une couverture ou le partage…
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