Violences sexuelles : aider les jeunes victimes à sortir du silence
Article réservé aux abonnés
Publié le : Dernière Mise à jour : 03.08.2017Par : Caroline HelfterLecture : 11 min.
Des unités d’accueil médico-judiciaires en milieu hospitalier ont été mises en place à la fin des années 1990 afin d’aider au recueil de la parole des enfants victimes de violences sexuelles et/ou autres sévices. Malgré leur intérêt, elles sont très insuffisamment répandues.
Dans une affaire d’agression sexuelle présumée par ascendant, Paul, 8 ans, est entendu au commissariat. Questions et réponses se succèdent, couvertes par le bruit de mitraille incessant de la machine à écrire. Cette audition filmée montre un enquêteur plus concentré sur son clavier que sur son jeune interlocuteur. Quant à ce dernier, tétanisé, il se recroqueville de plus en plus et glisse progressivement sur l’avant de son siège jusqu’à être totalement hors champ pendant 20 minutes d’enregistrement. Seul le fauteuil vide apparaît à l’écran. « Il n’y avait rien à entendre qu’une voix dévitalisée, désincarnée, sans qu’on puisse voir les mimiques de l’enfant ni celui-ci se tordre les mains », se souvient Sophie Valente, aujourd’hui substitut du procureur d’Angers. « C’était en août 2010, dans une juridiction ne disposant pas d’unité d’accueil médico-judiciaire [UAMJ] pour l’audition…
La suite est réservée aux abonnés
Accédez en illimité à nos contenus et à nos newsletters thématiques