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Un prodige sur le quai

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La nuit, pour lutter contre l’engourdissement, il marche dans les rues de Paris. Il lui faut tenir jusqu’à 5 h 20, l’ouverture des lignes de métro. Les journées, il les passe assis sur un siège de la station Rome, direction Nation. Il fait la manche : 2,60 € les mauvais jours, plusieurs billets à l’approche des fêtes de Noël, quand les passants « se délestent de leur mauvaise conscience ». Depuis combien d’années ce sans-domicile fixe – cheveux gras, dents gâtées, barbe trouée, peau galeuse et pieds purulents – est-il là ? Il a choisi cette station de métro car elle est toute proche du conservatoire dont il était le jeune prodige, dans sa précédente vie. Il va au Café des Petits Frères, rêve devant les affiches 4 x 3, guette le passage quotidien d’une jolie violoniste, doit lutter contre la violence de la rue, trouver des endroits pour se laver ou se soulager et, quand il a assez d’argent, il lui arrive de se payer une prostituée. Il n’a rien de sympathique, le héros du roman de Vincent Pieri, il est aigri et critique tous ceux qui lui viennent en aide, qu’ils osent le regarder ou qu’ils baissent les yeux – « Un jour j’en agripperai un. Je collerai mon visage sale au sien, je lui soufflerai…
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