« Les habitants des quartiers populaires n’ont pas d’existence politique propre »
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Publié le : Dernière Mise à jour : 26.07.2017Par : Didier LapeyronnieLecture : 5 min.
Emeutes et violences émaillent depuis plus de trente ans la vie des quartiers populaires. La faute au chômage ? à l’insécurité ? aux discriminations ? Le problème est d’abord de nature politique, affirme le sociologue Didier Lapeyronnie, qui dresse le bilan de vingt ans de recherches sur les banlieues dans un ouvrage cosigné avec Michel Kokoreff.
Avant le chômage, les discriminations ou l’insécurité, le problème des quartiers populaires est, selon vous, politique…Loin de nous l’idée de nier qu’il existe des difficultés sociales et de la discrimination, mais la dimension politique est fondamentale. Leurs habitants n’ont pas d’existence politique propre, ils ne sont pas considérés comme des acteurs et ressentent un sentiment de marginalité extrêmement fort. C’est l’idée qui a présidé à la rédaction de ce livre, et c’est essentiel pour comprendre la ghettoïsation actuelle de nombreuses cités.Qu’est-ce qui a changé dans ces quartiers au fil des années ?On peut grosso modo découper leur histoire en trois décennies. La première, de 1980 à 1990, est marquée par la décomposition du monde ouvrier et l’affaiblissement des structures traditionnelles…
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