Publié le : Dernière Mise à jour : 02.08.2017Par : Clémence DellangnolLecture : 1 min.
Depuis plus de dix ans qu’elle enseigne en prison, Aude Siméon s’est souvent trouvée en butte aux mêmes réactions de son entourage : « Quand même, t’en vois des salauds, et tu les apprécies ! » Patiemment, la prof de lettres, plus habituée aux sages élèves du lycée international de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), répète cette conviction acquise au contact des détenus : « On est responsable de ses actes, mais on ne peut être réduit à eux seuls. » Avec Prof chez les taulards, Aude Siméon témoigne de son expérience, principalement en maison centrale, auprès de condamnés à de longues peines. Un récit à la subjectivité assumée, dans lequel l’enseignante dresse un portrait plein d’empathie de ses « étudiants empêchés » : Saeed, « bouillonnant d’exaspération, de violence rentrée, de brutalité sourde » ; Victoire, Camerounaise rayonnante ; Paolo, amoureux d’une présentatrice de télévision ; mais aussi Carlos, le terroriste vénézuélien, auquel elle consacre plusieurs chapitres. Amenée à intervenir également auprès des surveillants, elle découvre la « souffrance » de « tous ces hommes et ces femmes qui n’ont pas vraiment choisi leur profession sinon, disons-le, par défaut ». Avec pudeur et…
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