Publié le : Dernière Mise à jour : 04.08.2017Par : É. V.Lecture : 2 min.
BRAS DE FER CONTRE L’ENNUI. En choisissant Les Mouettes, une maison de retraite de la banlieue parisienne, Julienne, 85 ans, espérait finir sa vie sereinement. « Pourquoi Les Mouettes si loin de la mer ? Je ne sais pas. Peut-être histoire de faire rêver. » La vieille dame est encore en pleine forme – 20/20 à l’indicateur de Katz, qui mesure la dépendance – mais elle ne veut pas « être prise au dépourvue quand la dépendance sera venue ». Pourtant, celle-ci viendra plus vite que prévu, dans cet établissement où les résidents sont infantilisés, privés de liberté d’action et de pensée. Julienne, qui pensait qu’elle y serait « à l’abri », se sent peu à peu niée, gommée, piégée malgré sa vitalité. Quand l’aide médico-psychologique, qui lui ouvre ses volets le matin, annonce « la nuit est finie », elle entend « la vie est finie ». Le pire, pour elle, ce sont les vieux ! « C’est terrible de n’être plus regardée que par eux. De ne plus entendre, de ne plus voir qu’eux […]. Certains mâles ne sont pas supportables : le plastron taché, la braguette jamais nette, la main déformée, la lippe pendante comme un coing pourri, la dent noire et l’œil vitreux, ils ne parlent pas, ils crient », soupire-t-elle.Elle…
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