Insertion : l’efficacité gangrenée par la performance
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Publié le : Dernière Mise à jour : 03.08.2017Lecture : 6 min.
Dans leurs exigences vis-à-vis des acteurs de l’insertion, les pouvoirs publics entretiennent une confusion entre efficacité et performance, pointe Philippe Labbé, sociologue et ethnologue, chercheur associé au Laboratoire d’analyse du développement, des espaces et des changements sociaux (LADEC) de l’université Rennes-2 (1). Si la première constitue un objectif incontestable, la seconde, à l’inverse, lui apparaît contre-productive.
« Telle la houle rongeant la dune, la répétition incessante de la performance comme critère ultime et incontestable d’évaluation de l’intervention sociale creuse les consciences, réussit invasivement et intrusivement à occuper une place dans le raisonnement. A la répétition, “mère des études”, dit-on, se conjugue le sens commun, ici la fausse évidence. Ainsi, lorsque Xavier Bertrand fustige des “taux d’insertion” variant de 20 à 70 % selon les missions locales, on est tenté de se dire que, même avec des pondérations sur la base des contextes, certaines sont moins bonnes que d’autres, qui, subséquemment, devraient faire des efforts… et que, si elles ne le font pas, eh bien, pour ne…
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