Publié le : Dernière Mise à jour : 04.08.2017Par : JÉRÔME VACHONLecture : 6 min.
Peines planchers, plaider-coupable, jurés populaires… L’exercice du métier de juge est de plus en plus encadré par des réformes inspirées par les concepts sécuritaires importés des Etats-Unis. Dans son nouvel ouvrage « Juger », Serge Portelli, vice-président du tribunal de grande instance de Paris, rappelle que les magistrats ont pourtant les moyens de continuer à défendre une justice réellement démocratique et respectueuse des libertés.
Les juges doivent faire face à un nouveau péril que vous qualifiez de « doctrine sécuritaire ». Quelle en est la nature ?Il s’agit d’un mouvement mondial très inspiré de ce qui se passe aux Etats-Unis. Le sécuritarisme repose sur quelques idées fortes, en particulier le principe de précaution. Celui-ci a été initié dans les domaines de la santé et de l’environnement. Tant que l’on n’est pas certain de la nocivité ou de l’innocuité d’un produit, on l’interdit. Le problème est lorsqu’on entend l’appliquer aux hommes, et plus seulement aux choses. Pour vivre en sécurité, ce qui est une aspiration légitime, il faut prendre un maximum de précautions contre les hommes eux-mêmes. Jusqu’alors, pour se protéger des criminels,…
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