Publié le : Dernière Mise à jour : 02.08.2017Par : CAROLINE HELFTERLecture : 1 min.
SOUFFRIR POUR ETRE L’AUTRE. « La sociologie est un sport de combat », affirmait le sociologue Pierre Bourdieu. Omar Zanna joint le geste à la parole. Quand il intervient auprès de mineurs incarcérés ou pris en charge en centre éducatif fermé, l’auteur se présente comme « chercheur, sociologue, entraîneur de boxe et enseignant d’éducation physique et sportive ». Précisément, c’est la partie musclée de son CV que l’intéressé utilise pour nourrir ses recherches. Tenant pour acquise l’existence d’un lien entre absence d’empathie et délinquance juvénile, Omar Zanna met physiquement les jeunes à l’épreuve pour restaurer leur capacité à se représenter le monde mental de l’autre. Chez les mineurs multirécidivistes, la disposition à s’identifier émotionnellement à autrui serait latente, mais momentanément engourdie au moment du passage à l’acte. « A écouter ces jeunes, les victimes n’existent pas en tant que sujets ; ils les associent à des proies dont on peut abuser », explique Omar Zanna. Pour rompre cette anesthésie, le chercheur a expérimenté auprès d’une trentaine de mineurs les vertus d’une pratique sportive assez intense pour s’ensuivre de douleurs musculaires. C’est l’expérience partagée…
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