« La mixité sociale n’évacue-t-elle pas le débat sur d’autres politiques possibles ? »
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Publié le : Dernière Mise à jour : 02.08.2017Par : JÉRÔME VACHONLecture : 6 min.
Formalisée en 1991 dans le cadre de la loi d’orientation pour la ville, la mixité sociale visait à diminuer la « fracture » sociale et à défendre, à l’opposé du modèle communautariste anglo-saxon, le « vivre-ensemble » républicain. Mais cette idée ne sert-elle pas à présent d’alibi pour éviter une forte redistribution en faveur des quartiers populaires ? C’est ce que suggère Eric Charmes, maître de conférences à l’Institut français d’urbanisme.
La nécessité de favoriser la mixité sociale dans les quartiers populaires fait plutôt consensus. Pourquoi la remettre en question ?Tout le monde, ou presque, est d’accord en France pour dire qu’il faut développer la mixité sociale. C’est une question de principe. Même si c’est une autre affaire quand il s’agit de la mettre en œuvre. Pour autant, la ségrégation spatiale n’est pas une réalité nouvelle. Les villes sont depuis longtemps divisées en quartiers populaires et aisés. Le Paris haussmannien était déjà divisé socialement. Plus tard, la capitale a été entourée par la banlieue rouge, où se concentrait une population ouvrière votant massivement pour le Parti communiste. A l’époque, cela arrangeait tout…
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