Publié le : Dernière Mise à jour : 26.07.2017Par : É. V.Lecture : 1 min.
SALAM ! Il n'a pas de nom. Peu importe, pour les gens du village, c'est l'« Arabe ». Son arrivée provoque la zizanie, alors même qu'il ne fait rien, ne dit rien. « Les Arabes, on les connaît, s'exclame Roland, un de ses nouveaux collègues à l'entreprise de terrassement. On sait qu'un boulot mal fait, c'est un boulot d'Arabe, on sait qu'un braquage ou un viol, c'est les Arabes, on sait que les primes elles sont pour les Arabes, et on sait qu'un avion qui explose dans une tour c'est encore les Arabes, on le sait bien, on n'a pas besoin de faire le tour de la terre pour savoir qu'ils sont pas comme nous, ces gens-là. » Antoine Audouard va au-delà d'une fable sur le racisme « ordinaire » dans ce roman qu'il a situé dans un morne paysage du Sud, où « à part admirer les paysages et feuilleter les catalogues de voyages, pendant six mois de l'année, on s'emmerde. Alors l'Arabe, ça occupait ». Dans ce village peuplé de figures tragiques et grotesques, la pire, c'est Mamine, grand-mère obèse et paranoïaque. C'est elle qui incrimine l'Arabe du meurtre de sa fille - alors même que le coupable s'est déjà rendu à la police. Elle, aussi, qui l'accuse de l'avoir violée. Elle, encore, qui…
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