Publié le : Dernière Mise à jour : 07.09.2017Par : CAROLINE SÉDRATI DINETLecture : 12 min.
La Cité de refuge, immense CHRS parisien construit dans les années 30 par Le Corbusier, incarne par ses choix architecturaux une certaine idée de la prise en charge. D'autres réalisations montrent que la conception des bâtiments influe sur la vie sociale des usagers et les pratiques. D'où l'intérêt de penser aussi le travail social à l'aune du bâti.
Un paquebot jeté au milieu d'un quartier en mutation. C'est ainsi qu'apparaît, dans le XIIIe arrondissement parisien, la Cité de refuge, l'un des plus grands centres d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) de la capitale avec ses 215 places pour hommes. Fidèle à son ambitieux projet de refondation de la communauté humaine par l'architecture, Le Corbusier l'avait imaginée comme « une usine du bien-être ». « Aurait-on mis en oeuvre la même action sociale dans un autre bâtiment ? », s'interroge Laurent Desmarescaux, le directeur de la structure gérée par la Fondation Armée du Salut (1). Inauguré en 1933, ce « phare qui éclaire la pauvreté » selon les termes de l'ethnologue Noël Jouenne, est un gigantesque bâtiment aux volumes simples dans lequel on retrouve toutes les obsessions du grand…
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