Publié le : Dernière Mise à jour : 06.09.2017Par : Stéphane RullacLecture : 3 min.
Le concept de « sans domicile fixe » ne recouvre aucune réalité sociologique. En revanche, il correspond à une « nouvelle forme de régulation cachée des pauvres », porteuse de souffrance pour les personnes concernées, dénonce Stéphane Rullac, éducateur spécialisé, formateur-chercheur au centre de formation Buc ressources (Yvelines) et auteur de plusieurs ouvrages sur les SDF (1).
« Les «SDF» connaissent un succès médiatique incontesté depuis le tournant des années 90. Cette évolution en matière de catégorisation s'inscrit dans la longue histoire des appellations dévolues aux miséreux : «gueux», «va-nu-pieds», «misérables», «clochards», «mendiants», «vagabonds», «nouveaux pauvres», «sans-papiers», etc. Ce sigle est un outil digne de notre modernité technologique tant son efficacité est remarquable. Symbolisant la quintessence de la précarité et évoquant les «exclus des exclus», il possède un haut pouvoir de suggestion. Il suffit à créer des images fortes accompagnées de sensations compassionnelles tout aussi irrésistibles, mais ne décrit ni n'explique la réalité. L'existence des SDF est en effet discutable…
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