Publié le : Dernière Mise à jour : 03.08.2017Lecture : 2 min.
Ils n'ont rien vu ? Substituant un point d'interrogation à la formule exclamative couramment employée pour dénoncer l'incurie des acteurs de la protection de l'enfance, la psychologue Catherine Sellenet invite à passer de la mise en accusation à la mise en question. Comment des affaires aussi monstrueuses que celle d'Angers ont-elles pu se produire (voir ASH n° 2398 du 11-03-05 et ASH Magazine n° 14, mars-avril 2006), alors que la plupart des familles coupables de pédophilie, d'inceste et de violences sur mineurs étaient connues ou suivies par les services sociaux ? Faiblesse du diagnostic, morcellement des informations entre les intervenants, déménagements des familles vers d'autres quartiers et absence de transfert des données : à Angers, tous ces éléments ont joué un rôle.Catherine Sellenet pointe aussi « la méconnaissance ethnosociologique » qu'ont les travailleurs sociaux des milieux pathogènes et déviants. A trop psychologiser des problèmes qui ont aussi un ancrage socio-économique, on risque d'oublier le contexte délétère dans lequel vivent certaines familles, souligne-t-elle. A cet égard, le défaut de formation des éducateurs, qui les amène à passer plus de temps à dessiner…
La suite est réservée aux abonnés
Accédez en illimité à nos contenus et à nos newsletters thématiques