Publié le : Dernière Mise à jour : 26.08.2017Lecture : 5 min.
Impossible d'accompagner des personnes en situation de grande précarité en ignorant combien le corps porte les stigmates de leur histoire et reflète les rapports de domination engendrés par la structure sociale, relève Xavier Bouchereau, éducateur spécialisé dans un service d'assistance éducative de la Loire-Atlantique. Le travail social doit, selon lui, tout à la fois aider ces publics à mieux décrypter leur sémantique corporelle et contribuer à la lutte contre la discrimination par l'apparence physique.
« "Je me couche vers une heure ou deux heures du matin. Je ne dors presque pas. J'attends ma fille. Elle n'a que 14 ans. Le matin, je bois mon café, je fais un peu de ménage et puis rien, j'attends qu'elle rentre... " Je rencontre cette mère de famille depuis environ trois mois. Elle pleure à chaque entretien. Elle me raconte ses angoisses, ses peurs mais surtout le vide, celui d'une vie qui ne connaît plus le plaisir. D'une rencontre à l'autre, d'un mois à l'autre, rien ne bouge, les vêtements sur la table du salon, les tasses dans l'évier et puis Madame C., assise, recroquevillée, le regard lointain. Ce sont les mêmes angoisses,…
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