Publié le : Dernière Mise à jour : 01.08.2017Lecture : 5 min.
Il est des moments où la responsabilité de l'institution sociale ou médico-sociale est d'aller contre le gré de l'usager, bref de le « contraindre », rappelle Gilles Cervera, psychologue, directeur d'une maison d'enfants à caractère social en Bretagne et président du Réseau national des communautés éducatives (1). Une position d'autorité qu'elle doit assumer sans complexe.
« Qu'est-ce qui a donc à ce point changé dans le rapport à l'autorité ? Et comment ce glissement a-t-il eu lieu ?Nous sommes, au cours des dernières décennies, passés d'un rapport vertical à l'autorité à un rapport horizontal, davantage diffus, diffracté. Auparavant, l'autorité était incarnée, héritage sans doute du droit divin. Mais, Nietzsche l'a énoncé : "Dieu est mort !" Patatras, l'autorité a perdu sa clé de voûte. Si je puis dire, Dieu merci ! Puis ce sont les multiples points d'appui symboliques de l'autorité qui se sont effrités. Ce qui représente l'autorité d'Etat, le collectif, l'institution, en a pris finalement un sacré coup. Le sacré n'est plus du même côté :c'est l'individu qui a pris le relais. La question de l'autorité…
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