Repolitiser l' insécurité

Bolbec, ville moyenne (13 000 habitants) située au cœur du pays de Caux, était, jusqu'au début des années 70, un fief de l'industrie textile. Victime de la désindustrialisation - et du regard qu'elle porte sur un « passé ouvrier glorieux », mais aussi mythifié -, la société bolbécaise est en proie à une crise identitaire qui se traduit, notamment, par la montée du vote protestataire et une poussée de fièvre sécuritaire. Dans cette ville communiste où le Front national, avec 20 % des voix, est arrivé en tête à la présidentielle de 2002, la réalité de la délinquance est pourtant loin de correspondre à l'intensité du sentiment d'insécurité. Et malgré de nombreuses difficultés sociales, économiques, culturelles, voire politiques, qu'analyse Manuel Boucher, Bolbec n'est pas pour autant un territoire de déréliction. Une myriade d'acteurs sociaux, professionnels ou bénévoles, mettent en œuvre de multiples activités mobilisatrices. De son côté, la municipalité se saisit des différents dispositifs existants (contrat de ville, contrat éducatif local, contrat local de sécurité...) pour tenter de revitaliser la cité et de garantir sa tranquillité.C'est précisément pour réaliser un diagnostic local…