Publié le : Dernière Mise à jour : 26.07.2017Lecture : 7 min.
Créatrice d'un dispositif original de solidarité, la loi sur le RMI a aussi innové en soumettant son propre renouvellement à une obligation d'évaluation. Quinze ans après, l'utilité d'une démarche à même d'éclairer le débat public et la prise de décision fait largement consensus. Mais si l'évaluation constitue une approche chargée de fortes ambitions, sa mise en œuvre reste très incertaine. Et son utilisation des plus problématiques.
En 1989, le philosophe et économiste Patrick Viveret, auteur d'un rapport pionnier sur la question, faisait observer que « l'évaluation constitue un corps fondamentalement étranger à la culture politique française ». Depuis, dans un contexte notamment marqué par une croissance économique ralentie et une complexité institutionnelle accrue, la nécessité d'évaluer s'est progressivement imposée. On perçoit pourtant aujourd'hui « une sorte d'essoufflement des grands dispositifs institutionnels d'évaluation des politiques publiques », fait observer Robert Lafore, directeur de l'Institut d'études politiques de Bordeaux (1). En outre, la démarche semble souvent réduite à une approche purement gestionnaire des politiques…
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