« La psychiatrie en prison, symptôme du malaise de la profession »
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Publié le : Dernière Mise à jour : 15.09.2017Lecture : 2 min.
Psychiatre à la maison d'arrêt de Saint-Brieuc après avoir implanté le service médico-psychologique régional de la prison de Châteauroux (Indre) en 1998, Philippe Carrière a apporté son témoignage lors de la présentation du rapport 2003 de l'Observatoire international des prisons (OIP) sur les conditions de détention. Il explique pourquoi, selon lui, l'évolution de la prise en charge de la santé mentale des détenus, notamment par la création d'unités sécurisées dans les hôpitaux, est inquiétante.
Le nombre de malades psychiatriques en prison augmente. Comment analysez-vous la situation ? Une étude de 2002 évalue à 55 % le taux de personnes présentant un trouble psychiatrique en milieu carcéral, dont 8 % de psychotiques (1). Les accusés sont de moins en moins déclarés irresponsables pénalement : en 20 ans, on est passé de 16 % à 0,17 % d'instructions non poursuivies en application de l'article 122.1 du code pénal ! Mais ces cas relèvent d'expertises demandées en cour d'assises, qui ne concernent pas la majorité des malades. Le plus souvent, ils ont été condamnés pour de petits délits et leur maladie n'a pas été repérée par les magistrats.…
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