« L'autocritique est, chez les travailleurs sociaux, la forme la plus aiguë d'identité »
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Publié le : Dernière Mise à jour : 17.09.2017Lecture : 7 min.
Alors que beaucoup renvoient les difficultés des travailleurs sociaux, de ceux qui « agissent sur autrui », à la crise de l'autorité, de l'institution, François Dubet estime qu'elles résultent d'une mutation inscrite dans la modernité. Dans son ouvrage, « Le déclin de l'institution », le sociologue invite à dépasser les appels nostalgiques à un retour à l'ordre ancien pour réinventer des modèles institutionnels plus démocratiques.
Actualités sociales hebdomadaires : Selon vous, l'action des travailleurs sociaux, au même titre que celle des instituteurs, des formateurs d'adultes, des infirmières, des médiateurs scolaires, a longtemps procédé d'un programme institutionnel. Que voulez-vous dire par là ? François Dubet : Toutes les professions dont l'objectif est de travailler sur autrui, entre autres celles de l'enseignement, du travail social, de la santé, ont été longtemps perçues selon un modèle religieux. L'intervention se faisait au nom de valeurs universelles, même si elles étaient laïques, telles que le progrès ou l'intégration sociale. Ces professions étaient considérées comme des vocations impliquant un engagement total des personnes…
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