Le modèle français d'intégration rongé par les discriminations
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Publié le : Dernière Mise à jour : 02.08.2017Lecture : 15 min.
On les a longtemps méconnues et occultées. Aujourd'hui, les différences illégitimes - voire illégales - de traitement dont continuent à être victimes les immigrés et leurs descendants sont mieux identifiées. En rupture avec le projet républicain d'intégration, ces discriminations qui redoublent et renforcent les inégalités sociales, portent en elles le germe de la violence comme la tentation du repli identitaire.
Ayant vocation à transcender toute autre différence que l'âge et la nationalité, l'idéal républicain affirme l'égale dignité de tous les individus qui composent la communauté des citoyens. Aussi généreuse que largement théorique, cette conception de l'intégration a fonctionné, cahin-caha, depuis 150 ans, sans véritable politique d'insertion des immigrants. Les intéressés ne s'y sont d'ailleurs pas trompés. « La grande majorité des étrangers ayant immigré vers la France par le passé n'y sont pas restés », précise l'historien Gérard Noiriel (1). Autrement dit, c'est en « votant avec leurs pieds », c'est-à-dire en préférant repartir vers des contrées plus accueillantes, qu'ils ont donné leur opinion sur le fameux « modèle » d'intégration…
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