Publié le : Dernière Mise à jour : 26.07.2017Lecture : 8 min.
Au sein des prisons, le nombre de détenus condamnés à de longues peines ne cesse de croître. Sans perspective visible de sortie, de plus en plus déstructurés, ils ne peuvent se projeter dans l'avenir. Comment alors pour les travailleurs sociaux maintenir l'espoir sur la longue durée ?
« Nous sommes employés par une administration pour lutter contre ses effets pervers. Par essence, notre mission est ambigüe », analyse Alexia Haik, conseillère d'insertion et de probation à la centrale de Poissy (Val-d'Oise). Et l'ambiguïté ne risque pas de s'estomper. Sur les 34 773 condamnés incarcérés au 1er juillet 2001, 40 % purgent une peine de plus de cinq ans, dont près de la moitié de 10 à 30 ans, et 591, une peine de réclusion criminelle à perpétuité. Depuis une vingtaine d'années, le nombre de ces longues peines et de ces « perpètes » croît à une allure vertigineuse.Cet allongement s'explique par trois facteurs (1) : l'alourdissement des condamnations par les juridictions, la modification de la législation (durcissement du code pénal, création des périodes de sûreté...) et la modification des pratiques d'individualisation des peines (faiblesse…
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