Publié le : Dernière Mise à jour : 03.08.2017Lecture : 2 min.
Ils - et elles - sont près de 600 dans les prisons françaises. Ils ont pris « perpète » aux assises. Anne-Marie Marchetti, sociologue, en a rencontré 27, pour comprendre « ce qui aidait à donner du sens à une [telle] sanction [...] ou empêchait qu'il y en ait ». En pleine préparation de la future loi pénitentiaire, le résultat de ses travaux - conduits avec « empathie » pour ces détenus mais sans « complaisance », souligne-t-elle - est à lire de toute urgence. Car, en nous faisant pénétrer dans l'intimité de ces « monstres » - tels que les a souvent présentés leur procès -, c'est aussi la part de monstruosité de notre système carcéral qu'elle montre du doigt.Avant le procès, il faut d'abord, dans les maisons d'arrêt, « survivre à l'insupportable » : promiscuité, agressivité, inactivité... Sans compter les fréquents rejets de l'entourage, consécutifs au crime, les rencontres avec les juges d'instruction... Pour endurer cette souffrance, on vit souvent sous anesthésie, grâce à la fiole, cocktail médicamenteux « facilement proposé par les services pénitentiaires et médicaux ». Après le « choc » des assises et du verdict, puis le transfert dans un établissement pour peine- où l'autonomie,…
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