Publié le : Dernière Mise à jour : 02.08.2017Lecture : 3 min.
Arrivés seuls en France dans les années 50 et 60, à la demande d'un pays en mal de main-d'œuvre pour ses grandes industries, ils sont des centaines d'immigrés maghrébins ou africains à vivre encore dans les foyers créés pour eux. Ils n'ont jamais pu, ou jamais voulu, se réinstaller dans leur pays d'origine, ni faire venir leur famille. Ce sont pourtant des pères et des maris. Comment ont-ils vécu cette séparation d'avec leurs femmes et leurs enfants ? Et comment leurs familles ont-elles fait face à l'absence ? Une enquête, réalisée par un sociologue, Jacques Barou, à la demande de la Sonacotra (1) et du Comité français pour l'Unicef (2), tente de cerner la complexité de ces relations tissées dans l'éloignement. Des liens familiaux distendus Partis « pour le pain », ces hommes, originaires du Maghreb, du Mali ou du Sénégal, se devaient d'assurer un revenu à leur famille. Cet impératif financier a maintenu leur éloignement, distendant peu à peu les liens filiaux. Le sociologue, au fil des témoignages croisés de ceux qui sont partis et de ceux qui sont restés, montre comment les familles ont organisé l'absence du père. Celui-ci a délégué son autorité à son épouse, devenue « père et…
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