Publié le : Dernière Mise à jour : 29.12.2017Lecture : 2 min.
Pour le moins dérangeant, cet ouvrage bouscule les représentations habituelles du fonctionnement de la justice. Quittant la sécurité d'une approche normative du droit et renonçant à leur toute-puissance de magistrats, deux juges des enfants, Martine de Maximy (devenue juge d'instruction) et Thierry Baranger, invitent à concevoir autrement leur fonction. En acceptant, face à certains enfants de migrants en danger, de confronter leur grille d'analyse des dysfonctionnements familiaux avec d'autres références culturelles. Et de transformer le cadre judiciaire en un « espace transitionnel » permettant un va-et-vient entre deux mondes. A l'origine, la démarche est avant tout pragmatique : ces magistrats se sentent impuissants face à certains comportements de jeunes, notamment les enfants réputés sorciers, originaires d'Afrique centrale. Souvent déprimés, accusés d'errance nocturne, violents, ressentis comme dangereux pour leur entourage, ceux-ci renvoient à un univers culturel où le visible se mêle à l'invisible. Et leurs agissements n'ont de signification que si l'on se réfère à la sorcellerie, inscrite au cœur du fonctionnement social et psychologique des sociétés traditionnelles d'Afrique…
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