Publié le : Dernière Mise à jour : 02.08.2017Lecture : 2 min.
Se méfier des concepts qui prétendent penser la réalité sociale. Tel pourrait être le postulat de l'ouvrage d'Annie Garnier-Muller, qui démontre combien la fameuse « fracture sociale », thème prédominant de ces dernières années, est un « mythe simplificateur ». Parce qu'il marque symboliquement une rupture entre les populations intégrées et les autres, entre les in et les out. Parce qu'il rélègue trop vite dans un vide social ceux qui ont été rejetés hors du circuit du travail et sont facilement taxés de « désocialisés » ou d' « irrécupérables ». Seraient-ils en dehors de la société, comme le laissent supposer certains discours ? Non, démontre ce docteur en sociologie, chargée de cours à l'université Paris X-Nanterre, qui a longuement enquêté dans 23 cités du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine auprès de ceux qui vivent la pauvreté ordinaire - les petites gens des banlieues - et dans la rue, auprès de plus de 200 personnes sans domicile fixe, rencontrées hors du circuit associatif.Que révèle ce passionnant travail d'anthropologie sociale qui - et ce n'est pas la moindre de ses qualités - laisse une très large part aux témoignages et aux récits ? Il rappelle, d'abord, une réalité souvent…
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